Le Jardin des sculptures de Bois-Guilbert

Par Iris Makoto

En Haute-Normandie, à 35 kilomètres du nord de Rouen, "Le Jardin des sculptures" de Bois-Guilbert déroule ses 7 hectares d'espaces paysagés et poétiques où il fait bon déambuler entre nature, bâtiments historiques et œuvres d'art.

Le rêve d'un passionné

Lorsqu'il devient propriétaire du château de Bois-Guilbert, le jeune Jean-Marc Pas, décide de constituer un écrin de nature digne de cette belle demeure familiale.

Il rêve de créer un vaste espace où sculptures et végétaux symboliseront la rencontre entre la matière et l'esprit, le réel et le spirituel.

L'étudiant, sculpteur et paysagiste, commence à créer une architecture végétale pour compléter l'existant. Des arbres remarquables et centenaires sont déjà en place autour du château, notamment un châtaignier du XVIIe siècle et de magnifiques platanes.

De 1985 à 1991, de nombreux arbres sont plantés, notamment une somptueuse allée de hêtres pourpres et de platanes, mais aussi des tilleuls et des chênes. Les semis naturels de bouleaux et d'ifs seront conservés, et des châtaignes seront semées pour constituer les éléments clés du décor qui recevra les sculptures de Jean-Marc.

De nos jours, le jardin s'étend sur près de 7 hectares et accueille 70 sculptures.

Des jardins symboliques à thèmes

L'ambiance du jardin des sculptures est saisissante de beauté dès l'entrée. Face au visiteur, le château familial datant de 1780 s'impose au regard, magnifié par une statue équestre énigmatique et encadré par d'imposants platanes plusieurs fois centenaires.

Non loin de là, une chapelle et un pavillon, tous deux datant du XVIIe siècle, feront la joie des amateurs d'histoire et d'architecture. En arrière plan du château, se découpe une allée de platanes et de hêtres pourpres, menant au potager des quatre éléments, puis au cloître des quatre saisons ponctué de sculptures de femmes dans les bras de Chronos tournées vers le crépuscule et l'aurore comme un hymne à la magie toujours renouvelée du soleil couchant et renaissant chaque jour. Les quatre saisons sont évoquées elles aussi par des sculptures présentes aux quatre coins cardinaux du cloître végétal formé en charmilles : l'hiver positionné au Nord, le printemps à l'Est, l'automne à l'Ouest, et l'été au Sud.

De chambres en alcôves de verdure, nous déambulons dans cet espace poétique où le temps semble s'être arrêté, figé par l'intensité du regard de certaines sculptures émergeant du sol.Espaces intimes éclairés par des rhododendrons et des rosiers opulents, grandes allées majestueuses et nefs de chênes ou de tilleuls élancés vers le ciel nous transportent vers l'allée périphérique constituée de mille six cents arbres et arbustes de douze essences différentes formant une voûte sur plus huit cents mètres encadrant ce qui deviendra le futur "Jardin du temps".

En empruntant l'imposante nef de tilleuls, nous arrivons au centre du jardin, là où tout a commencé, dans le labyrinthe autrement nommé "Jardin du cosmos". Ici, le labyrinthe fait de buis, nous propose un repos contemplatif du cosmos en son centre en s'allongeant sur la pelouse pour profiter pleinement de la voûte céleste.

De ce point central, l'artiste a voulu faire le point de départ d'un cheminement qui sera personnel à chacun dans les différents espaces du jardin. Le jouxtant, nous contemplons l'imposante mais néanmoins délicate sculpture d'un buste de femme doré à l'or fin posé sur une armature de fer suspendue dans les airs figurant Gaia, la terre, tournée vers le soleil dont elle reçoit les derniers rayons solaires avant d'entrer en symbiose avec les planètes dont elle est entourée.

Douce déambulation rêveuse ponctuée de surprises sculptées à la croisée des chemins, paysages bucoliques auprès des mares et de l'île entourée de romantiques saules pleureurs. Amants enlacés dans les feuillages, joueur de guitare et sa dulcinée, promeneurs en voiture : les couples modelés dans du ciment n'en paraissent pas moins bien vivants et dégagent des émotions très réelles.

De voûtes, en pièces végétales, nous voici arrivés au centre du "Cercle aux séquoias" encadrant une rose des vents. Les arbres imposants forment un espace clos, uniquement ouvert vers l'immensité du ciel.Tout doucement, sans brusquer notre esprit encore empreint de symbolique et de contemplation artistique et paysagère, nous voilà sur le chemin du retour contraints de quitter à regret ce jardin exceptionnel forgé par la main d'un artiste hors du commun.

Informations Pratiques

Adresse
Château de Bois-Guilbert, 76750 BOIS-GUILBERT
Téléphone : 02.35.34.86.56
Fax : 02.35.34.86.56
Site web : www.jardinsdeboisguilbert.com
Mail : jardinsdeboisguilbert@wanadoo.fr

Horaires
Du 1er avril au 15 novembre, du mercredi au dimanche et les jours fériés de 14 h à 18 h (fermeture parc à 19 h), sauf exception lors de certains événements. Et toute l'année tous les jours sur rendez-vous pour les groupes (scolaires, adultes, français, étrangers...).

Tarifs 2014
Adulte : 7 €
Groupes à partir de 10 personnes : 5 €
Réduit : 4 €
- de 6 ans et pour les adhérents : gratuit

Visite guidée
Sur rendez-vous, à partir de 15 personnes au 02.35.34.86.56 ou par mail : jardinsdeboisguilbert@wanadoo.fr

Localisation
à 130 km de Paris, 35 km au nord-est de Rouen, 6 km de Buchy ou 14 km de
Forges-les-Eaux.
A13 sortie 22 (Rouen, Calais), A28 sortie 12 (Buchy), A29 sortie 10 (Buchy).

Carte : Les Jardins de Bois-Guilbert

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