Le panais

Par Elisabeth Canitrot

Le panais était connu des Grecs et des Romains, mais on ne sait pas quand il a été domestiqué et comment il s’est répandu en Europe. Au Moyen Âge, ses qualités rustiques en ont fait un aliment de base du peuple, mais les gens de la classe bourgeoise et de la noblesse l’évitaient - comme tous les légumes, d’ailleurs, réputés mauvais pour la santé.


Le panais
Le "panais" est apparu dans la langue française en 1562. Il vient de pastinaca, nom latin de la plante, qui serait dérivé de pastina et, avant, de pastus, "nourriture". Il pourrait provenir de pastino, qui signifie "préparer le sol en vue de la plantation", par analogie peut-être avec la forme parfois fourchue de la racine rappelant celle d'une bêche à 2 dents. Enfin, d'autres attribuent son origine à panax, nom latin du ginseng qui signifie "panacée", à cause de ses propriétés médicinales alléguées.


Le panais vient du bassin méditerranéen et des régions plus à l'est, jusqu'aux montagnes du Caucase. Il était connu des Grecs et des Romains, mais on ne sait pas quand il a été domestiqué et comment il s'est diffusé dans l'Europe de l'Ouest. Dans les textes de l'Antiquité grecque et romaine, le nom latin de pastinaca désignait autant le panais que la carotte, ce qui a créé une confusion entre les deux légumes. Athenaeus, un érudit ayant vécu au IIe siècle de notre ère, estimait d’ailleurs qu'il s'agissait de la même plante. À la même époque, le médecin et botaniste Galien tentera de corriger la situation en donnant à la carotte le nom de Daucus pastinaca, mais la confusion ne sera complètement dissipée qu'au XIXe siècle avec Linné, qui attribuera au panais un genre botanique propre.

En Europe, le panais jouit d’une certaine mode créée par les amateurs de légumes anciens, mais il est surtout apprécié en Angleterre et dans les pays du nord-est. Au Canada, ce légume racine, jadis apporté par les Européens, n’a jamais été très populaire.

Fibres
Avec plus de 2 g par portion de ½ tasse (125 ml), le panais est considéré comme une source de fibres. Les fibres alimentaires ne se retrouvent que dans les végétaux. Elles regroupent un ensemble de substances qui ne sont pas digérées par l’organisme. Une alimentation riche en fibres rassasie plus rapidement qu’une alimentation faible en fibres. De plus, manger des fibres réduirait les risques de cancer du côlon. Le panais contient surtout des fibres insolubles, qui peuvent aider à prévenir la constipation en augmentant le volume des selles. Il est recommandé de consommer 25 g de fibres par jour pour les femmes de 19 ans à 50 ans et 38 g par jour pour les hommes du même groupe d’âge.

Deux fois plus sucré que la carotte, le panais peut servir à la préparation de sirops, de confitures, de farine à pâtisserie et même de vin et les diabétiques doivent en tenir compte.

Le panais renferme des molécules actives qui joueraient un rôle dans la prévention du cancer. Il contient un antioxydant capable de réduire l’activité d’un enzyme impliqué dans le développement de cette maladie. D’autres composés contenus dans le panais (les polyacétylènes) ont également démontré qu’ils pouvaient diminuer la prolifération de cellules cancéreuses.

Que contient le panais ?


Antioxydants
Le panais contient de l’apigénine, un antioxydant qui jouerait un rôle dans la prévention du cancer. Ces résultats ayant été démontrés in vitro et chez les animaux, d’autres études seront nécessaires pour prouver qu’une alimentation riche en apigénine pourrait avoir les mêmes effets préventifs chez l’humain.

Comme d’autres légumes de la famille de la carotte, le panais contient des polyacétylènes, dont le falcarinol. Ce composé est rapidement absorbé par l’organisme humain et jouerait un rôle dans la prévention du cancer. On a constaté, en laboratoire, que le falcarinol aurait le potentiel d’altérer et de détruire les cellules cancéreuses humaines. Des études cliniques chez l’humain devront cependant être menées pour vérifier cette hypothèse.


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