Un jardin sans gazon c'est possible

Par Martial Iratorza

Les étés sont de plus en plus chauds et secs. En ces temps où les restrictions d'eau, en période estivale, sont de plus en plus de rigueur, il faut penser à remplacer ces grandes ou petites étendues couvertes en gazon par d'autres modes d'aménagement du jardin.


Un jardin sans gazon<br />
c'est possible
Couramment, la première des choses établies dans le jardin est la surface engazonnée.
Il faut repenser le jardin autrement, et le diviser en plusieurs "salles", avec des matériaux de couvertures inertes ou vivants différents.
Le challenge sera de marier ces différentes zones de façon harmonieuse entre elles.

Les couvertures inertes


Pierres, gravillons, terres cuites, bois, graviers, verre, coquilles de fruits… la liste est longue des matériaux utilisables au jardin. Stables, beaux, résistants pour la plupart.
Avec une telle diversité, il est possible de créer de nombreux effets de contrastes et d'optiques.

Exemple d'un petit jardin en gravier


Le gravier est certainement le matériau le plus utilisé en ce moment. Mais attention, on voit trop de créations aux motifs compliqués, qui en rendent l'entretien très difficile.
Une règle absolue, lorsque vous avez, comme sur ce modèle, différentes zones, celles-ci devront être séparées par un système de cloisonnements. (On trouve dans le commerce de la bande rigide en rouleaux, facile d'utilisation).




Mise en place de cet exemple


Il est difficile d'intervenir une fois le jardin fini. Le sol, où se trouvent les plantations, est donc préparé avec soin, et des apports de compost mûr sont faits.

La surface est nivelée pour évacuer les eaux de pluie.
La totalité du jardin hors massif est recouverte d'un géotextile de bonne qualité.

Le sol est défoncé à la fourche bêche ou avec un motoculteur, en y incorporant les amendements nécessaires selon la nature de votre sol.
Si votre terrain est très acide, faites un apport de chaux, et s'il est calcaire, un apport de tourbe blonde et de terreau de feuilles (selon les plantes envisagées). Le sol devra être drainant.
Si votre sol est compact, apportez du sable de rivière.
Les plus grosses pierres sont enlevées. Enfin, faites un apport de compost bien décomposé que vous enfouissez avec un simple coup de croc.

Une fois le sol parfaitement nivelé, faites une pente d'un cm au mètre pour l'écoulement des eaux de pluie vers le réseau d'évacuations, en jouant sur l'épaisseur du gravier. Vous pourrez compenser cette pente. Recouvrez toute la surface d'un feutre non tissé (bidim).

Reliez parfaitement les bandes entre elles en les faisant croiser de 10 à 15 cm.

Pour les maintenir en place, brochez-les avec du gros fil de fer galvanisé.
Cette couche de géotextile empêchera les herbes de pousser.Après la plantation, posez des collerettes autour des plantes. Ces collerettes sont coupées, de sorte qu'elles recouvrent les coupes faites pour la plantation de 15 cm.
Ce travail doit être fait avec minutie. La réussite et la propreté dans la durée de votre jardin en dépendent.
Vous pouvez maintenant étaler les différents matériaux que vous aurez choisis.
Les limites des zones de couleurs sont nettement séparées par la mise en place d'une bande rigide.

Les couvertures vivantes


La nature et le travail des obtenteurs nous offrent toute une gamme de végétaux qui peuvent, avec bonheur, remplacer le gazon. Vous trouverez chez les pépiniéristes spécialisés ou dans les jardineries, des plantes couvre-sol adaptées pour chaque situation de qualité de sol ou d'utilisation.
Le plus connu et le plus résistant est certainement le Cynodon "Santa Ana", un hybride de l'herbe des Bermudes. Il couvrira rapidement de grandes surfaces, ne demandera qu'une tonte par an, et se passera d'arrosage. S'il jaunit, il reverdira au moindre orage. Résistant au piétinement, il sera idéal pour l'aire de jeu des enfants.
La verveine nodiflore vous offrira, au printemps et en été, un tapis vert enchanteur couvert de petites fleurs blanches visitées par les abeilles.
Où le gazon ne pousse pas, à l'ombre, vous pourrez, avec avantage, le remplacer par le dichondre rampant.
Pour des tapis colorés, l'hiver, essayez la bruyère marine, avec son feuillage rouge.

Et la prairie fleurie ?


Elle ne remplacera jamais de façon pérenne un gazon.
Même en laissant les fleurs fanées se ressemer, peu de graines lèveront.S'ils en lèvent, seules quelques dominatrices coloniseront l'espace. Il faut donc traiter cette culture de façon annuelle.

Exemple d'un petit jardin
avec un damier de couvre-sol





Mise en place des couvre-sol


Il faudra tout d'abord préparer minutieusement le terrain, en le labourant. Il faudra profiter de cette façon culturale, pour bien extirper toutes les mauvaises herbes, et surtout les racines des adventices vivaces.
La meilleure période des plantations, c'est le printemps. Les plantes se développeront rapidement, prenant le dessus des mauvaises herbes, s'il en lève. L'inconvénient, c'est qu'il faudra les arroser.
En automne, il est possible de les planter, mais les mauvaises herbes, au début du printemps suivant, auront tôt fait de prendre le dessus.
Une densité moyenne de 5 à 6 plants au m2 sera suffisante, mais pour former rapidement un tapis dense de plantes, vous pouvez planter jusqu'à 9 plants au m2.
Au départ, des désherbages fréquents sont nécessaires. Arrosez abondamment les jeunes plantations pour qu'elles colonisent très vite le terrain. Plus tard, elles se passeront d'arrosage.


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