Jardin en terrain ingrat et sec
Par Martial Iratorza
La sécheresse et le sol pauvre et sec sont des facteurs qu'il faut apprivoiser, car tous les jardins ne disposent pas dune bonne terre franche.
Améliorer le sol, un travail de longue haleine
L'erreur à ne pas commettre, c'est de faire un apport de bonne terre en surface. L'amélioration du sol se fera dans la durée lors des plantations et des paillages indispensables pour maintenir une certaine fraîcheur en été.
Un apport de matières organiques mélangées au sol d'origine s'impose lors de la plantation. Le fond du trou de plantation est défoncé à la barre à mine si le sol est rocailleux (terre calcaire) ou compact (terre argileuse). Cette opération est indispensable pour permettre aux racines de s'ancrer dans le sol et rechercher l'humidité en profondeur. Tous les ans, à l'automne, un apport de compost est effectué suivi d'un léger "griffage". Au pied des plantes, aménagez de petites cuvettes qui servent à recueillir l'eau d'arrosage (elles ne paraissent pas, car elles sont dissimulées par le paillage).
Dans ce type de terrain, les plantations se font à l'automne et en cours d'hiver. Les plantes auront toute la saison hivernale et le début du printemps pour s'installer. Les achats et les plantations compulsives de plantes en conteneurs en toutes saisons sont à bannir.
Limiter les déperditions d'eau
Les arrosages s'effectuent le soir à la "fraîche". Il vaut mieux de bons arrosages copieux plutôt que de petits arrosages répétés. Laisser quelques jours de sécheresse de temps à autre pour forcer les racines à aller chercher profondément l'eau dans le sol et les rendre ainsi plus résistantes.
Il ne faut jamais épandre des engrais riches en azote. S'ils donnent un coup de fouet à vos plantes dans l'immédiat, dans la durée celles-ci seront fragilisées face à la sécheresse.
Le paillage à base de débris végétaux est indispensable. Il a deux fonctions : maintenir le sol humide et au fil des années il améliorera la structure de votre sol.
L'ombre des grands arbres ou des bâtiments permettent la culture de plantes plus fragiles. Avant de tracer vos massifs, repérez les ombres portées aux moments les plus chauds de la journée.
Le vent est un facteur à prendre en compte. L'été, ils sont desséchants en accélérant l'évaporation de l'eau en surface. Plantez des haies d'arbustes variés qui filtrent ces ardeurs. Evitez les murs verts ou les claustras qui génèrent des turbulences tout aussi desséchantes.
Economiser l'eau
Avec le réchauffement climatique, dans de nombreuses régions, les restrictions d'eau sont de plus en plus d'actualité. Il faut donc lutter contre le gaspillage de l'eau.
L'idéal c'est bien évidemment le goutte-à-goutte pour les arbres et arbustes, à partir d'une réserve d'eau et des tuyaux poreux enfouis sous le paillage pour les massifs.
Il faut habituer les plantes à résister à la sécheresse. Il ne faut pas sortir le tuyau d'arrosage dès que l'on voit une plante qui fane. Bien souvent, avec la fraîcheur de la nuit, la plante le lendemain matin est ragaillardie.
Le choix des plantes
Quel que soit le climat où il se trouve, votre jardin se fera avec des végétaux résistants au manque temporaire d'eau. Pour chaque situation vous trouverez, soit des "plantes chameau" qui se font une réserve d'eau dans leurs feuilles ou leurs rhizomes (cactées, iris, ficoïdes, orpins) ou des plantes aux racines très fines s'étendant sur une grande surface (certaines bruyères), d'autres avec un feuillage velu et blanc et cotonneux (armoises, phlomis) et enfin les plantes à feuillage coriace comme les lauriers roses.
Bien des jardiniers arrivent difficilement à concevoir un jardin sans gazon, celui-ci est à bannir. Il se transformera vite en été en une surface jaune et pelée. Dans le journal du mois de février 2014, vous trouverez comment faire un jardin sans gazon.