Les plantes bio-indicatrices
Par Iris Makoto
Les plantes sauvages poussant spontanément dans le sol de notre jardin sont de merveilleux indicateurs de sa nature. Par leur observation, le jardinier sera capable de tirer les conclusions nécessaires à son amélioration et au choix de ses cultures.
Les plantes sauvages :
les alliées inattendues du jardinier
Elles sont présentes dans tous les jardins et parfois combattues avec hargne par le jardinier offusqué de devoir partager ses cultures avec elles, et pourtant ! Les plantes sauvages peuvent nous en apprendre énormément sur l'histoire de notre jardin mais aussi sur la nature du sol.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu'une plante ne se développe pas dans un lieu bien précis au hasard. Son biotope primaire doit comporter toutes les qualités nécessaires à sa pousse spontanée. Certaines plantes auront besoin d'un sol très riche, d'autres d'un sol pauvre, sablonneux, d'autres encore d'un sol saturé ou compacté.
Viennent ensuite les besoins spécifiques inhérents à la nature du sol. De nombreuses plantes indiqueront ainsi que celui-ci est à tendance calcaire, ou acide, qu'il manque de tel ou tel élément voire qu'il est pollué mais aussi à l'opposé, que celui-ci est parfaitement équilibré. Tout n'est qu'une question d'observation !
Par ce constat, il est donc possible de corriger les éventuelles erreurs de culture, par exemple, un arrosage trop important, un sol trop riche en azote par des fertilisations excessives, etc.
Pour résumer, les plantes bio-indicatrices se divisent en trois catégories : celles qui indiquent l'état de la vie microbienne du sol, celle qui indiquent une carence et celle qui indiquent un excès.
Les plantes bio-indicatrices les plus 'parlantes'
Vous trouverez ici une liste des plantes les plus communes et qui vous en diront long sur la nature et l'histoire de votre sol :
Le pourpier (Portulaca oleracea)
Il pousse dans les terrains érodés et lessivés voire piétinés et tassés. Sa présence exprime un besoin d'amendement de type compost, et de la plantation d'un engrais vert en couverture du sol pour limiter son érosion. Cette plante indique aussi une zone chaude du jardin.
Le trèfle (Trifolium repens)
Le trèfle blanc indique un sol à tendance calcaire, engorgé en eau et en matières organiques. Il est très présent dans les pâturages foulés constamment par les animaux.
Le grand plantain (Plantago major)
Cette plante pousse en sol asphyxié par un engorgement du sol constant ou saisonnier, le privant d'oxygène. Le sol devra donc être allégé par des amendements et peut être aussi moins piétiné ou travaillé.
Pissenlit (Taraxacum officinale)
S'il n'est pas dominant, le pissenlit indique un sol riche. Lorsqu'il est présent en grand nombre, cela peut révéler un engorgement en matière organiques (trop de fumier par exemple) ou un compactage du sol. Le pissenlit pousse bien en sol calcaire.
Chiendent (Elytrigia campestris)
Le chiendent exprime une fatigue du sol. Il pousse sur les terrains où le contraste hydrique est important et où les taux de nitrates et de potasse sont excessivement élevés. Un sol trop travaillé peut favoriser sa pousse. Pour y remédier, une couverture par prairie fleurie sera la bienvenue.
La renoncule rampante (Ranunculus repens)
Là où pousse cette plante, le sol est engorgé en eau et en matières organiques. Il est trop souvent piétiné ou est naturellement très compacté. Un amendement qui allège le sol est nécessaire avant culture.
L'ortie (Urtica dioica)
La grande ortie révèle un sol où l'état du fer a été modifié soit par pollution, soit par excès de matière organique animale ou de matière végétale archaïque. Le jardinier devra modifier ses méthodes de culture et réduire les apports en fertilisants azotés.
Le mouron blanc (Stellaria media)
Heureux le jardinier qui le voit pousser dans son potager ! Il indique un sol bien équilibré en air, en nitrates, en carbone et une vie bactérienne riche et abondante. Ne changez rien dans vos méthodes de culture, vous êtes sur la bonne voie !