Les auxiliaires au potager (partie 1)
Par Isabelle Cabrit
Le printemps est là et le potager commence à accueillir les premières cultures de la saison. Pour se prémunir de certains désagréments futurs, comme l'arrivée de quelques ravageurs, il est important de s'entourer de quelques alliés de choix. Voici les incontournables assistants du jardinier, et quelques astuces pratiques et simples à mettre en place pour les attirer ou les garder près du potager.
A TERRE
Le crapaud commun
Certes, ce n'est pas sa beauté qui fait son attrait ; bien au contraire ! S'il était plus élégant, on se serait peut-être inquiété plus tôt de son inexorable disparition.
Et pourtant ! C'est une aide tellement précieuse pour le jardinier. Grand gourmand, il se délecte d'araignées, de vers de terre, de cloportes et mille-pattes mais surtout de limaces, d'escargots, de chenilles, de fourmis et quantité de larves qui causent bien des dégâts au potager.
Pour reconnaître le crapaud commun (Bufo bufo)
Plus gros crapaud d’Europe (plus de 12 cm pour la femelle et 9 cm pour le mâle), le crapaud commun a la peau marron grise, recouverte de verrues non toxiques (glandes produisant du mucus nécessaire à l'hydratation et l'élasticité de sa peau). L'iris de ses yeux est doré ou cuivré et la pupille horizontale.
Pour l'accueillir
Le crapaud commun trouve refuge dans des trous naturels, sous un tas de pierres, de bois ou de feuilles mortes... Laissez-donc traîner quelques déchets de taille, un pot de fleur renversé... un petit coin de jardin laissé au naturel, en évitant d'y faire tourner la tondeuse dont les lames aiguisées sont mortelles.
Un plan d'eau n'est pas obligatoire ; en effet, les crapauds font de longs trajets pour les rejoindre, lors de la reproduction. Mais ce périple cause beaucoup de pertes. Ils se retrouvent sur les routes...
Conseil : soyez attentifs et levez-le pied de la fin de l'hiver jusqu'au début du printemps.
Le hérisson
Bien que plus attendrissant que le crapaud, il est, cependant, plus risqué de le toucher. En effet, lorsqu'il se sent en danger, il a tôt fait de se mettre en boule... gare aux épines !
Ses mets favoris : limaces et escargots, mais aussi vers de terre, chenilles, hannetons, charançons, perce-oreilles, fruits divers, et plus occasionnellement campagnols, couleuvres... autant dire, une aubaine pour le jardinier !
Pour l'accueillir
Le hérisson passe la mauvaise saison dans son nid, un tas de feuilles, ou de brindilles, à l'abri d'une haie ou d'un bois. Une caisse retournée sous un tas de feuilles, avec une entrée dégagée, peut également faire l'affaire.
Son territoire d'action est vaste. Aussi, il ne se plaira pas dans un jardin clôs. Si vous vous trouvez dans cette configuration, mettez en place des passages, des ouvertures d'au moins 15 cm de haut et de large.
Pour lui faire plaisir, laissez au sol quelques baies et petits fruits mûrs, et surtout, évitez de le perturber (chiens qui traînent la nuit, débroussailleuse...).
Conseil : faites votre compost en tas accessible ; le hérisson viendra certainement y jeter un œil !
Idée reçue : ne leur donnez pas de lait, ça les rend malades. De l'eau dans une coupelle sera, quant à elle, bienvenue.
SUR LES CULTURES
Les carabes
Ce sont des coléoptères dont les adultes et les larves dévorent des quantités d'indésirables au potager comme au verger : limaces, chenilles, pucerons, larves du taupin, hannetons, chenilles, altises, carpocapses, mouches de la cerise...
Pour reconnaître le carabe
Il en existe plusieurs espèces : on les reconnaît à leur petite tête à longues antennes et à leur carapace (ailes épaisses) aux reflets verts-bronzes (le carabe des bois est noir). Plus longs que les scarabées, ils ne peuvent pas voler.
Pour l'accueillir
Les carabes trouvent le gîte principalement dans les herbes hautes, sous une haie ou sur un talus. Souches d'arbre et tas de pierres font également de bonnes cachettes.
Conseil : semez une bande de phacélie en bordure du potager ; leurs fleurs attirent, entre autre, les carabes.
Attention : les carabes sont des mangeurs de limaces ; par conséquent, les produits anti-limaces leur sont nocifs.
Suite au prochain numéro