La faune du sol au jardin bio

Par Iris Makoto

Indispensable à l'équilibre du sol, la pédofaune doit être favorisée dans tous les jardins. Ces petits animaux ou micro-organismes occupent les différentes couches du sol et participent à la transformation de la matière organique en humus pour une terre en meilleure santé et donc plus productive.


La faune du sol<br />
au jardin bio

Qui sont les habitants du sol ?


Selon les strates concernées, le sol abrite des espèces de taille plus ou moins importante. En surface, la mégafaune est reine. On y trouve des petits animaux vertébrés comme les taupes, les campagnols ou les lapins qui aèrent les couches superficielles en formant leurs terriers, mais aussi les larves de coléoptères, les cloportes, les gastéropodes et divers myriapodes qui ont à la fois une action de transformation des matières organiques mais aussi de décompactage des sols.
Les nématodes, certains hyménoptères, les protoures et les acariens s'y ajoutent et constituent la macrofaune et la mésofaune.
Vient ensuite l'univers de l'infiniment petit ; ces créatures presque invisibles à l'œil nu sont pourtant d'une importance primordiale pour le sol. Il s'agit des tardigrades, des protozoaires, des rotifaires, et des petits nématodes qui constituent la microfaune.
L'ensemble de cette population se nomme la 'pédofaune'. Elle varie selon la nature du sol, s'il est travaillé ou non, le type d'amendements ajoutés et les conditions climatiques. Dans les sous-bois, riches en humus, la pédofaune est plus présente et active, l'humus se trouve en quantité plus importante et la fertilité du sol est meilleure.
On estime à 2,5 tonnes par hectare le poids total constitué par la pédofaune dans un sol neutre. Ce poids peut être revu largement à la baisse dans un sol pauvre et sablonneux ou au contraire trop lourd et compacté. Dans les zones forestières de feuillus, il est souvent plus important ; la vie y est foisonnante.



Action de la pédofaune
sur le sol


Certains animaux comme les myriapodes, les cloportes ou les célèbres vers de terre, réduisent les plus gros déchets organiques et les transforment parfois via leur tube digestif en agrégats riches en minéraux et oligo-éléments. Les bactéries et champignons prendront ensuite le relais, par des processus de symbiose avec la terre ou les racines des plantes cultivées qui seront alors plus robustes et moins sensibles aux attaques parasitaires ou aux maladies.
Mais revenons aux vers de terre, qui grâce à leurs galeries verticales, aèrent le sol, le décompactent et permettent une meilleure pénétration des eaux de pluie et de meilleurs échanges gazeux. Ils sont donc des acteurs essentiels de cette faune souterraine.
D'autres animaux comme les limaces digèrent la cellulose des branches mortes et la transforment en carbone et en eau. Leur mucus composé d'eau de protéines et de sucre, assure le lien entre l'argile, le sable et l'humus, permettant au sol de garder sa consistance grumeleuse idéale pour cultiver des plantes.

Comme nous l'avons vu, chaque organisme, petit ou plus grand, occupe une place spécifique au niveau du sol. C'est pourquoi le travail par bêchage et retournement en profondeur est si controversé, car il bouleverse cet écosystème et son équilibre. Pour la même raison, l'emploi de produits phytosanitaires chimiques comme les désherbants, les fongicides ou les insecticides est à proscrire.


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