Des abris pour les cultures hâtées

Par Isabelle Cabrit

Avec les premières journées ensoleillées qui réchauffent la terre et notre humeur de fin d'hiver, réapparaît l'envie de semer, de planter et de récolter.


Des abris<br />
pour les cultures hâtées
Le problème : il fait encore trop froid ! Voici donc un rapide tour d'horizon des différentes possibilités d'abris pour les cultures hâtées.

Cultures hâtées


Faire une culture hâtée consiste à la démarrer plus tôt dans l'année, le plus souvent de janvier à mars, en utilisant des protections particulières pour s'affranchir des conditions climatiques trop fraîches : tunnels, châssis, cloches... A ce type de cultures, s'ajoutent celles dites "forcées", qui utilisent en plus des abris, de la chaleur artificielle.
Attention, tous les légumes ne se prêtent pas à l'exercice. Choisissez des variétés adaptées de carottes, radis ronds, navets ou autres poireaux ; vous les reconnaîtrez aux inscriptions "culture hâtive", "culture forcée", ou bien encore "pour semis sous abris" mentionnées sur les sachets de graines.



Cloches, mini-serres et voiles de forçage


Le moyen le plus économique et le plus simple pour hâter les cultures est de couvrir les semis en place, dans le potager, en partant du principe que l'abri emmagasine la chaleur du soleil pour la nuit et réchauffe le sol. Cela permet de débuter les cultures deux à trois semaines en avance. Pour cela, il existe 3 grandes catégories d'abris :

- Les cloches
Du fait de leur taille, les cloches sont destinées à hâter un pied isolé ou les cultures semées en poquet. Dans le temps, elles étaient en verre (rare à trouver et chères) ; aujourd'hui on en trouve en plastique. Plusieurs inconvénients, liés à la "manutention", font qu'elles sont très peu utilisées.

D'une part, elles sont dépourvues de système d'aération (pour celles en verre). Il est donc nécessaire de les soulever la journée, lorsqu'il fait chaud, en laissant reposer un côté de la cloche sur une cale posée au sol. D'autre part, si elles sont installées dans un endroit peu protégé, elles peuvent être facilement soulevées par le vent. Enfin, leur stockage demande de la place.

Astuce : une bouteille en plastique coupée en deux et posée sur un semi, peut faire office de cloche.

- Les mini-serres
Les mini-serres sont des mini-tunnels qui s'installent directement au dessus des semis ou des plants à protéger. Ce genre d'abris est destiné à couvrir un rang de légumes voire deux. Les tunnels rigides sont les plus rapides à mettre en place, puisque prêts à poser. Fabriqués en polypropylène, ils sont munis de bacs collecteurs qui recueillent l'eau de pluie, ce qui permet un arrosage sans avoir à les soulever. Viennent ensuite les tunnels de culture bas, composés d'une bâche de polyéthylène transparente, fixée sur des arceaux en plastique ou en métal. Si vous en construisez un vous-même, vous pouvez utiliser des branches de saules ou de noisetiers. L'installation est plus délicate que les tunnels rigides, mais les tailles sont variables ce qui leur permet de protéger plus de surface. Attention de bien amarrer solidement les arceaux au sol et la bâche aux arceaux. Côté utilisation, pensez à aérez le tunnel en relevant le film plastique d’un côté afin de chasser l'humidité et d'éviter les "coups de chaleur" lorsque le soleil se fait trop sentir.

- Le voile de forçage
Le voile de forçage est un voile tissé ou perforé, en polypropylène ou en matière végétale biodégradable, qui se pose directement sur les semis ou sur les cultures. Perméable à l’air et à l’eau, il permet de gagner environ deux semaines en précocité, tout en protégeant les cultures des intempéries, des oiseaux et des insectes. Simple et efficace !

Châssis


Le châssis de culture est un coffre (bois, briques, pierre...) fermé par une plaque transparente (en verre ou en plastique). Il permet d'effectuer des semis à l'abri, avant leur repiquage en godet ou leur mise en terre, ou bien de faire des cultures basses de type radis ou salades. C'est un bon compromis à la serre, si vous voulez faire quelques semis hâtifs, et que votre budget est limité.
De la même façon que les mini-serres, il faut penser à aérer les châssis. Laissez le couvercle entrouvert en journée si le soleil chauffe l'atmosphère, et couvrez-le d'un paillasson, d'un géotextile ou pourquoi pas de chutes de moquettes si les températures nocturnes se font trop froides.



Serres


La serre permet de travailler à une autre échelle : faire beaucoup plus de semis et cultiver des plantes hautes ou qui s'étalent, comme les tomates ou les melons. C'est la solution si vous voulez produire des légumes presque toute l'année. Les formes des serres varient (tunnel, chapelle) ainsi que les matériaux (plastique ou verre). La plus simple à mettre en place est la serre tunnel, construite sur le même principe que le tunnel de culture bas évoqué ci-dessus ; mais quelle que soit la formule choisie, vous entrez ici, dans une gamme de prix bien supérieure aux modèles précédents.


Chauffer un abri


Enfin, il est possible de forcer davantage vos cultures et de gagner quelques semaines si vous introduisez du chauffage sous les abris ; cela se fait notamment sous châssis et sous serre. Une serre chauffée permet également la culture de plantes frileuses, plus exotiques. La source de chauffage peut bien sûr être électrique, utilisable même sous châssis avec l'installation d'un câble chauffant électrique. Il existe toutefois une solution plus économique qui est la mise en place d'une couche chaude, obtenue par fermentation de fumier frais (idéalement, de cheval). Concrètement, recouvrez 40 cm de fumier de cheval par 20 cm de mélange de terre et de compost mûr ; au bout d'une semaine, vous pouvez commencer à semer. Simple et économique !


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