Traitement d'hiver des arbres fruitiers
Par Isabelle Cabrit
Au verger, l'arrivée de l'hiver annonce celle des traitements préventifs, contre un bon nombre de maladies et de parasites. Quels produits, pour quels fruitiers ? Voici un petit guide pour y voir clair.
Traiter à bon escient
Deux règles simples sont à respecter, avant de se lancer dans le traitement de vos arbres fruitiers. Vous y gagnerez en temps et en efficacité !
Règle n° 1 : les traitements des fruitiers ne sont pas systématiques. Concentrez vos efforts sur les sujets affaiblis ou ayant été victimes de maladies ou de ravageurs, les années précédentes.
Règle n° 2 : il est important d'effectuer les traitements à la bonne période. Pour cela, il suffit juste de regarder son arbre, et plus particulièrement ses bourgeons.
Traitements d'hiver
Les traitements d'hiver se font entre le mois de novembre et le mois de février, ce qui correspond au bourgeon d'hiver, ou bourgeon dormant. Celui-ci est fermé, les écailles bien serrées. N'intervenez pas durant les périodes de gel ; la plupart des traitements est inefficace lorsque les températures descendent en dessous de – 4 ° C. Évitez également les jours de pluie et de vent.
Avant tout traitement, commencez par nettoyer correctement le sol, car nombreux sont les parasites qui y hibernent : ramassez les feuilles et les fruits pourris et jetez-les au compost ou brûlez-les.
- Les traitements à base de cuivre
Les produits utilisés sont la bouillie bordelaise et l'oxychlorure de cuivre (légèrement moins actif que le premier). Attention, l'utilisation excessive de ces produits peut s'avérer toxique, pour le sol, les plantes et les auxiliaires ; respectez les dosages mentionnés sur les emballages.
Les traitements à base de cuivre démarrent avec la chute des feuilles. Ils sont utilisés pour lutter contre un certain nombre de maladies cryptogamiques, comme :
- la tavelure, qui peut toucher l'amandier, le pommier, le poirier...
- le chancre bactérien du cerisier ;
- l' anthracnose du noyer ;
- la cloque du pêcher (aux premiers symptômes).
- Le permanganate de potassium
Le permanganate de potassium est utilisé en prévention pour lutter contre les apparitions de l'oïdium, notamment sur le pommier, le poirier ou le cognassier. Il est à diluer (2 à 3 grammes de permanganate par litre) puis à pulvériser.
- Les huiles blanches
Les huiles blanches sont des huiles insecticides à base de paraffine ; elles asphyxient les parasites. Elles sont pulvérisées au cours de l'hiver pour lutter contre les cochenilles, principaux ravageurs des agrumes, mais aussi du figuier ou du kiwi. Entre décembre et février, effectuez deux traitements.
Traitement de fin d'hiver
Les traitements de fin d'hiver correspondent aux stades de gonflement et de débourrement des bourgeons. Selon les espèces et le climat, cela se situe au cours des mois de mars et d'avril.
- Les traitements à base de cuivre
Un deuxième traitement à base de cuivre est effectué sur les espèces sensibles à la tavelure, ainsi que sur le cerisier, pour lutter contre le chancre bactérien et sur le pêcher (cloque).
Au stade du débourrement des bourgeons, démarrent les premiers traitements contre la moniliose pour toutes espèces à noyaux..
- Le soufre
Sur les pommiers, poiriers, noisetiers,... touchés par l'oïdium, pulvérisez un fongicide soufré (sous forme de poudre ou de soufre mouillable).
- Les huiles blanches
L'application des huiles blanches pour lutter contre les pucerons "suceurs" (ceux qui provoquent l'enroulement de feuilles), se fait à la fin de l'hiver, à partir du moment où les bourgeons commencent à gonfler. Une deuxième application peut être effectuée lorsque les écailles commencent à s'écarter. Les pulvérisations sont à effectuer, entre autre, sur les abricotiers, les cerisiers, les pêchers, les pommiers ou les pruniers.
- Purin d'orties et décoction de prêle
Avant le débourrement (ou débourrage) des bourgeons, appliquez, sur l'ensemble de vos fruitiers, une pulvérisation foliaire de purin d'ortie, diluée à 5 %, afin de les rendre plus résistants aux maladies ou aux attaques des ravageurs. Le purin d'ortie peut être associé à une décoction de prêle (dilution 10 %).