Connaître son sol
Par Isabelle Cabrit
La terre du jardin sert de support et de nourriture aux futures plantes que vous allez cultiver. Il est donc important de connaître ses qualités et ses défauts, afin de pouvoir choisir les bonnes plantes à cultiver et corriger ses imperfections.
Le sol et ses composants
Pourquoi les connaître ?
La texture
La proportion des différents éléments minéraux du sol (le sable, le limon et l'argile), plus ou moins fins, définit sa texture. Un sol qui contient pour 50 % de sable et 50 % d'argile et de limons est considéré comme une terre dite "franche", l'idéal, en somme !
L'humus
Constitué de déchets végétaux et animaux en décomposition, l'humus constitue, pour les plantes, un stock important d'éléments nutritifs, d'eau et d'air. D'autre part, il participe à la structuration du sol (aéré, drainant, résistant à l'érosion...) et à son équilibre (capacité à résister aux variations du pH).
La structure
Les composants minéraux du sol (limons, sables, graviers...) sont reliés entre eux par l'humus, le calcium et l'argile, formant des agrégats. Leur agencement, plus ou moins compact, permet (ou non) le passage de l'air, de l'eau et des racines des plantes. C'est ce que l'on appelle la structure du sol.
Le pH du sol
Le pH détermine l'acidité du sol. Le pH d'un sol fertile se situe entre 6 et 7 ; inférieur à 6, il est dit acide, supérieur à 7, il est dit basique (calcaire).
Pour le jardinier, il est important de connaître la composition de son sol, sa structure et son pH, car en dépend sa capacité à retenir l'eau et les éléments nutritifs, à laisser circuler l'air, à laisser les racines se développer et à se réchauffer.
Par exemple :
- Le sable permet d'alléger et réchauffer les sols lourds (favorise la circulation de l'air, de l'eau et des éléments nutritifs), mais un sol sableux, à structure particulaire (peu de liant entre les particules) ne retient que très peu l'eau et les éléments nutritifs. Il a tendance à être vite lessivé et asséché.
- L'argile donne de la cohésion aux particules du sol, retient l'eau et fixe les éléments nutritifs, mais un sol argileux, à structure compacte, a du mal à se réchauffer et a tendance à s'engorger d'eau ou à former des mottes compactes et dures.
- Un sol trop humifère est un sol acide.
- Sur un sol trop calcaire ou trop acide, les plantes ont du mal à se développer (mauvaise assimilation des éléments nutritifs...).
NB : il existe des plantes acidophiles, qui aiment les milieux acides, et des plantes calcicoles, qui se plaisent sur des sols basiques.
Une fois les composants du sol identifiés, il vous est possible d'intervenir pour en corriger les faiblesses, par un travail de la terre et des apports adaptés (amendements, fumures, culture d'engrais verts...).
Déterminer
la nature du sol
Il existe plusieurs manières d'étudier un sol :
Le test de la "boule" de terre
Formez une boule avec la terre de votre jardin (si nécessaire, ajoutez-y un tout petit peu d'eau).
- Lorsque vous la malaxez entre vos doigts, si vous la sentez granuleuse, c'est qu'elle est à tendance sableuse ; la présence plus ou moins importante de limons se traduit par la facilité à former une boule cohérente, ainsi que par les traces qu'elle laisse sur vos doigts, une fois sèche.
- Si la sensation est plus soyeuse, et que vous pouvez former un boudin, vous êtes probablement en présence d'une terre composée de limons moyens, c'est-à-dire une terre franche.
- La sensation collante annonce la présence d'argile. Plus votre boule se prête aux déformations, sans cassures, plus l'argile est présente.
L'observation des "mauvaises herbes"
Les plantes qui poussent spontanément sur un sol, en nombre suffisamment important, sont des bons indicateurs de sa nature.
Exemples de plantes indicatrices :
- Sols humides, tendance à s'engorger : bugle, consoude, potentille rampante, prêle...
- Sols riches voire engorgés en matière organique : chardon, chénopode blanc, lamier pourpre, liseron, ortie, ...
- Sols sableux : camomille romaine, vipérine, ...- Sols argileux : lierre terrestre, mercuriale vivace, pâquerette, ...
- Sols compacts, lourds : muscari, pissenlit, trèfle blanc, tussilage ...
- Sols alcalins : dactyle, moutarde des champs, origan, ...
- Sols acides : callune, pensée sauvage, spergule, ...
- Sols équilibrés : grande oseille, luzerne maculée, mouron blanc, plantain lancéolé, ...
Les analyses
Il existe des kits d'analyse, vendus en jardinerie, qui permettent de mesurer le pH du sol. Ce sont les péhamètres. La manipulation est simple et le résultat rapide. Pour une analyse plus complète, (mesure des différents composants et interprétation de résultats) il est possible d'envoyer à des laboratoires spécialisés, des échantillons de terre.
Astuce
Versez du vinaigre sur un échantillon de terre ; si une effervescence se produit, vous êtes en présence d'un sol à tendance calcaire.